L’Escaut sera le principal fil conducteur de cette randonnée.
Faute d’avoir pu mener à bien, pour cause de samedi pluvieux, mon projet de cyclo-camping qu’autorisait un week-end en célibataire, je décidai de délaisser les brevets, au demeurant un peu loin ce dimanche, pour une randonnée cyclotouriste. Cela faisait un moment que j’envisageais de retourner à Gand que je n’avais pas visité depuis près de trente ans, l’occasion fit le larron.
Cap donc vers Gent, l’Escaut constituant une voie toute tracée et relativement directe pour s’y rendre.
Quelques simulations sur Openrunner et consultations de sites consacrés aux voies vertes et vélo routes aboutirent à un itinéraire très « cyclable ».
Départ en direction de Pecq, où je compte rejoindre l’Escaut. Je ne décrirai pas de façon détaillé ce tronçon largement sillonné par les brevets, mais, de Lille, l’enchainement Villeneuve d’Ascq, Forest sur Marque, Willems, Templeuve, permet d’y parvenir par des petites routes.
A Pecq, on suit sans difficulté le fleuve, rive droite en ce qui me concerne. A hauteur de Kluisbergen, au pied du Mont de l’Enclus, il est alors possible de suivre une vélo route,
La LF30 Schelde-Delta Route (LF =Landelijke Fietsroute) relie la région du delta zélandais (NL) à Gand. De là, elle suit le fleuve jusqu’au sud-ouest de la Flandre orientale (Kluisbergen).
Pour rejoindre le point de départ, il vous faut quitter les bords du fleuve à Ruinen et rejoindre la route parallèle. Emprunter la Wuiperstraat qui la croise (côté droit dans le sens Escanafles-Kluisbergen), au rond point vous retrouvez la LF 30.
Celle-ci emprunte assez vite une ancienne voie ferrée transformée en voie verte, jusque Oudenaarde, puis s’en écartant légèrement parfois, l’Escaut jusque Gand. Ces escapades à proximité du fleuve ne sont pas signalées de façon très évidente de mon point de vue et faute d’avoir eu le temps d’imprimer le tracé, j’ai suivi l’Escaut plus qu’il ne faut.
Pas de dénivelé donc pour cet itinéraire de près de cent kilomètres. Comme toutes les voies vertes, l’intérêt de rouler en site propre se paie par une relative monotonie s’agissant du relief. Pour ceux que les mollets démangent, il est toujours possible d’opérer une variante en gravissant le Mont de l’Enclus et quelques côtes des collines avoisinant la route.
Côté tourisme, je m’arrêterai à Oudenaarde, charmante petite ville, dont le flamboyant hôtel de ville et le béguinage méritent le détour. En ce dimanche, on se serait cru à l’arrivée d’un brevet tant on voyait de cyclistes dans les rues mais aussi aux terrasses des cafés de la Grand Place et des environs.
Rien d’étonnant, même le guide Michelin le signale évoquant la ville comme la porte des Ardennes Flamandes pour les « amateurs de la petite reine ».
La tentation était grande de les imiter mais mon objectif était la visite de Gand et, aussi sobre qu’une ligue de vertu, je poursuivis mon chemin.
La suite du parcours vers Gand est un peu plus variée en termes de cheminement pour peu bien sûr d’être attentif à la signalétique qui, par endroits, invite à quitter le cours du fleuve.
L’arrivée à Gand par cette voie donne à voir une image inattendue. Loin des maisons aux pignons à redents, un pont haubané et deux bâtiments au façades de verre marquent l’entrée de la ville.
Seconde surprise, alors que je m’attendais à trouver une cité paisible au pied de son beffroi, c’est au contraire une grande effervescence qui agitait places et rues. Si le centre de Lille un samedi après-midi tient peut-être la comparaison, Gand domine haut la main le dimanche.
C’est donc un peu désemparé que je cherchai un banc pour manger mes sandwichs. J’en trouvai un, offrant à proximité un endroit pour poser mon vélo.
Une fois restauré et en quête d’un peu de tranquillité je fis le pari d’en trouver à l’ancien béguinage Sainte Elisabeth. Comme dans de nombreuses villes touristiques, dès que l’on s’écarte des lieux emblématiques on retrouve calme et authenticité. Le Oud Begijnhof Sint-Elisabeth n’échappe à la règle. Enfilant les petites rues et me gardant des lieux renommés, je continuai ma promenade.
C’est avec le sentiment de n’avoir pas vu grand chose qu’il me faudra néanmoins songer au retour. Je n’irai pas voir le ciel flamand entre les tours de Bruges et Gand et reprendrai le même chemin qu’à l’aller, autant par souci de simplicité que pour ne pas allonger exagérément la distance.
Un vent plutôt favorable facilitera le retour sous une belle lumière.
Je vous conseille donc la destination et le cheminement. L’aller retour de près de deux cents kilomètres invite à envisager ce périple sur deux ou trois jours si l’on veut prendre le temps de visiter la ville. Et si la visite vous tente mais que la distance vous paraît trop importante, n’hésitez pas à prendre le train.
Quant à moi, la découverte des LF m’ouvre des perspectives avec un enchaînement LF 30, LF 5 vers Bruges puis la côte, LF1 ensuite vers De Panne et LF6 qui vous ramène aux portes de la Métropole Lilloise.
A suivre…
Le site à partir duquel vous pouvez télécharger la trace GPS
L’itinéraire que j’ai établi sur Openrunner pour le parcours Lille-Pecq reconstitué.
La trace de la LF 30 sur Openrunner également.
Extraits de la balade en photos.
Le cheminement le long du fleuve offre au cycliste à l’affût quelques curiosités, tels ces triporteurs, sans doute faits maison, et utilisés dans l’enceinte d’une usine.
Surgissent parfois, plus rarement malheureusement, quelques scènes cocasses et croustillantes comme cette séance de prise de vue de photos « de charme » (inutile de me demander le cliché en haute définition).
Quitté l’Escaut, on emprunte à Kluisbregen une ancienne voie de chemin de fer devenue voie verte.
Les panneaux LF 30 qu’il faut suivre parfois avec attention, vous mèneront à Oudenaarde puis Gent.
La boutique d’un vélociste longe la voie.
Finalement, je resterai religieusement correct pour ce commentaire. Une pimpante chapelle.
Pour ceux tentés par des variantes montagnardes au pied des Ardennes Flamandes.
Pour ma part, dans des dispositions d’esprit plus touristes que sportives, je ne suivrai pas ce cycliste qui s’engage résolument dans la côte pavée.
Bientôt apparaît le clocher de l’église Sainte-Walburge d’Oudenaarde.
Un vestige de la voie ferrée marque l’extrémité de la voie verte.
Pont sur vérin. De loin et alors qu’il était à sa hauteur maximum, je crus qu’il était en travaux et faillis faire demi-tour pour traverser plus loin.
Le flamboyant hôtel de ville.
La place et l’église Sainte Walbuge.
La maison de Lalaing.
Notre Dame de Pamele.
L’entrée du béguinage où ne résident plus de béguines depuis 1960 mais néanmoins habité.
L’abbaye Maagdendale.
Une façade Art déco non répertoriée dans les principales curiosités de la ville.
Loin d’avoir fait un tour complet d’Oudenaarde, Gand m’attend et je poursuis ma route non sans prendre le temps de contempler le ciel aux formes et lumières changeantes.
La première image de Gand est loin des maisons aux pignons à redents.
Rassurez-vous, elles sont toujours là et la foule est dense pour les admirer.
Sont représentés les quatorze comtes des Flandres, le cadrage n’en retient que dix.
Le château des Comtes de Flandres.
Le Beffroi et la Halle aux draps.
Non ce n’est pas Venise.
Guide rétro.
Attention aux rails qui sillonnent la ville.
Loin de l’agitation, la place qui jouxte l’ancien béguinage Sainte Elisabeth.
L’un des trois béguinages de Gand.


Une façade Art déco.
Une autre au coin de la Bezelkapel Straat.

Pignon à redents original.
Tradition et modernité.
Détournement ou création originale ?
On ne boit (buvait ?) pas que de la bière.
Ne rêvez pas, ce tram ne va pas en Russie.
La gare.
Les éclaircies dominent sur le chemin du retour.
D’autres qui ont moins de route à faire profitent des cafés qui jalonnent l’itinéraire.
De belles lumières en fin de journée.
Et bien sûr, le veau de la fin.