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La vie en jaune

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« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle ». Quelques édiles devraient s’en souvenir, les bas côtés de certaines voies et donc les pistes cyclables souvent cantonnées à cette partie de la chaussée, étant impropres à la circulation vélocypédique, enfouis sous une épaisse couche de feuillage.

Un vrai temps de Toussaint pour ce dimanche 1er novembre. Une épaisse couverture nuageuse ne laissait filtrer aucun rayon propre à soudain faire ressortir une tâche colorée dans la grisaille. Il fallait donc des lunettes à verres teintés pour ne pas se jeter dans le premier canal venu. Le choix des verres jaunes était particulièrement approprié pour déboucher un peu l’horizon et donner l’illusion d’un temps lumineux à défaut de radieux.

Empruntant des bouts de brevets divers dont le flêchage a résisté aux intempéries, je me suis fabriqué un circuit me conduisant au Mont Saint Aubert où j’ai mangé ma barre de céréales le long d’une haie à l’abri du vent.

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Une cense que j’avais repérée, emporté dans la descente au retour d’un brevet. Je reviendrai de nouveau un jour de meilleur temps.

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Brevet Cyclotourisme Pensées cursives

Défense et illustration des brevets et des bénévoles qui les organisent

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L’illustration n’illustre rien, mais j’aime bien !!!

Ce dimanche était un jour sans brevet ou presque. Si l’on excepte la semaine fédérale, l’agenda de Cyclos59 ne comportait que deux brevets et relativement loin de Lille. La distance ne permettait pas de rejoindre le départ en vélo, ce qui est la règle que j’essaie de suivre.

Cette période de relative disette permet d’apprécier la chance que nous avons de pouvoir bénéficier autour la Métropole Lilloise d’un foisonnement de brevets. J’ai donc été fort marri d’apprendre sur le site de Laurent Tignon que les Audax Leersois renonçaient à l’organisation de leurs brevets et que cette décision n’était pas étrangère aux vives critiques adressées à propos d’un approvisionnement insuffisant lors du brevet organisé ce printemps.

Doublement dommage si la cause est bien celle-là. Etant moi-même bénévole dans des associations, je peux comprendre que la critique soit malvenue. Entre signaler un dysfonctionnement afin d’éviter qu’il se reproduise et tirer sur l’ambulance, il y a une limite à ne pas franchir. Organiser un brevet est un boulot important et la somme demandée en contrepartie est dérisoire si l’on prend en compte les différents ravitaillements. Adopter une attitude consumériste dans ce contexte me paraît déplacé.

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Une autre idée du sport, comme c’est écrit

Défense et illustration

A défaut de brevet, je décide donc de tester l’un des parcours proposés par le Conseil Général du Nord « Bassin sur plateau, bassin sur plaine » qui fait découvrir l’ancien bassin minier autour d’Aniche. Je choisis un itinéraire bis pour rejoindre le circuit. Si le début du parcours ne pose pas de problème, car c’est un itinéraire souvent emprunté, il me faut après Capelle en Pévèle regarder fréquemment la carte pour suivre le chemin prévu et parfois avec quelques erreurs de navigation.

Une fois rejoint le circuit, je ne retrouve pas les panneaux annoncés (j’en profite pour signaler que ces circuits sont très inégalement balisés. Certains déjà évoqués dans ce blog sont parfaitement signalés alors que sur d’autres aucun panneau n’est visible). Le topo est assez approximatif. Heureusement que j’avais pris la précaution d’agrandir la carte qui se révèle à l’usage le moyen le plus fiable de suivre l’itinéraire.

Les brevets c’est quand même confortable. A suivre le balisage, on évite les arrêts à répétition et l’on peut profiter du paysage. Avec les ravitaillements, c’est la vie de château !

Pour ce qui est du parcours lui-même, il est pour ce que j’en ai vu plutôt sympathique et fait traverser des sites peu habituels autour de Lille.

Un départ trop tardif et une crevaison à Lewarde m’ont faire prendre le chemin du retour par une voie directe, mais j’essaierai de nouveau.

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Cyclotourisme Pensées cursives Trucs et manies

Préférez vous rouler seul ou en groupe?

Telle était la question posée dans un sondage de Cyclos59 il y a de cela quelque temps. La réponse n’est pas si simple qu’il y paraît car si rouler seul s’entend sans ambiguïté, il en va différemment de rouler en groupe. Question de nombre tout d’abord, il y a des grands groupes et des petits groupes. Question de forme également, tous les pelotons ne se ressemblent pas.

De façon schématique j’en retiendrai deux formes.

La première est celle en essaim d’abeilles, au moins tel qu’on les représente dans les dessins animés. C’est un peloton aérodynamique où la position de chacun est avant tout déterminée par la recherche de la moindre résistance à l’air. C’est aussi un peloton mutique. On s’y exprime surtout par gestes pour indiquer un trou, un ralentisseur, une voiture… Parfois, le souci de sécurité pousse le premier à annoncer à voix haute un danger ou un changement de direction, mais cela reste l’exception. Si le vent est arrière, vous l’entendrez arriver au ronronnement des pédaliers bien huilés. Si le vent est contraire, mieux vaut tenir son guidon à deux mains. Vous risquez de valser dans le fossé quand il vous rattrapera car le peloton « essaim d’abeilles » s’écarte peu de sa trajectoire, et vous dépasse en vous frôlant, se rabattant aussitôt.

Mes connaissances entomologiques sont trop restreintes pour que je parvienne à trouver dans la gent des insectes, une espèce représentative de la seconde forme. C’est donc aux moutons en transhumance que je la comparerai. La recherche de la vitesse y est moins présente et on l’entend arriver de loin aux rires ou aux interpellations qui fusent en son sein. Vous avez plus de chance de dépasser ce type de peloton et alors il vous faudra vous faufiler ou alors demander le passage car il a tendance à occuper une bonne largeur de la chaussée. La position de chaque membre n’est plus fonction de considérations cinétiques mais plutôt d’affinités sociales et la conversation et la bonne humeur sont de règle.

Je ne me retrouve ni dans l’un ni dans l’autre. Rouler en peloton « essaim d’abeilles », suppose une attention constante à ceux qui vous entourent. Il faut pouvoir réagir vite au signalement d’un obstacle, à un freinage un peu rapide, ne pas faire d’écart… Bref, c’est le vélo pour le vélo, le nez dans le guidon pas question de regarder le paysage et encore moins de s’arrêter prendre une photo.

Le peloton « troupeau » ne me convient guère mieux car, d’un naturel taciturne, si je ne dédaigne pas échanger quelques impressions, je n’envisage pas de converser quatre heures de rang en pédalant.

Le peloton, qu’il soit constitué d’insectes ou d’ovidés, est aussi riche des odeurs « sui generis » de ses membres qui masquent les subtiles senteurs de la campagne alentour. Seules certaines effluves musquées parviennent à franchir ce halo olfactif qui l’enveloppe.

C’est donc seul en général que je parcours les routes, m’arrêtant quand il me plait pour profiter du paysage. Il m’arrive néanmoins de faire des entorses à cette pratique au gré des rencontres, suivant durant quelques kilomètres un groupe pour retrouver un rythme plus soutenu ou au contraire servant de lièvre à des tortues. A d’autres moments, tels que les fins de brevets venteux notamment, il est vrai qu’il est agréable de trouver un peloton auquel s’accrocher pour rentrer sans trop d’efforts.

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La crevaison (3)

Ce week-end ayant été un week-end sans, sans sortie longue j’entends, j’enrichirai donc cette chronique cycliste de nouvelles considérations sur la crevaison.

Je renvoie les lecteurs épisodiques de ce blog aux deux précédents articles sur ce thème, datés du 12 février et du 23 novembre 2008, où il est question de diverses circonstances ayant accompagné des crevaisons et de l’interrogation majeure qui est de savoir ce qui du hasard, de la destinée ou de l’inconscient permet d’expliquer les crevaisons.

Ces réflexions sont alimentées par une récente anecdote survenue lors du brevet « La Patricia ».

Arrivé sur le lieu de départ, je réalise que je suis parti sans pompe. Que faire ? M’en retourner pour récupérer la pompe en question ? Etant venu à vélo, cela me fait 30 Km aller-retour et, dans ces conditions, je pourrai difficilement suivre l’itinéraire le plus long.

Je décide donc de prendre le risque d’une crevaison, faisant le pari que je croiserai toujours un cycliste équipé.

Inutile de dire l’attention portée à la route afin d’éviter tout portion suspecte ou à risque et les petites montées d’adrénaline lorsque le changement de revêtement modifiait la suspension pouvant laisser croire à une perte de pression.

La randonnée en solitaire étant propice, selon les moments, à l’introspection ou à la rêverie, je me mis à imaginer les différents scénarios de crevaison possibles, du plus catastrophique au plus confortable. Parmi ceux-ci figurait en bonne place la crevaison près d’un point de ravitaillement.

Faut-il vraiment que je poursuive ? Vous avez déjà deviné la chute. J’avais à peine parcouru 500 m, après le deuxième ravitaillement que je m’arrêtais, le pneu arrière crevé. Fort heureusement, les organisateurs prévoyants étaient munis d’une pompe à pied. C’est donc gonflé à bloc, mais l’esprit pas complètement tranquille, que je repartais vers l’arrivée.

Hasard, destin, inconscient ? La question demeure entière.

Ce qui est sûr par contre, c’est la statistique de mes crevaisons, que je vous livre.

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