
J’avais envisagé partir vers la côte pour deux jours de cyclo-camping. La découverte fortuite de l’opération « Un weekend à la mer » organisée cette fin de semaine m’en dissuada. Bien m’en prit, car attendant mon train en direction de l’Avesnois, alternative finalement retenue, je vis deux TER complets de petites familles en tenue de plage se déverser dans celui à destination de Boulogne. Ce n’était manifestement pas un jour à mettre un vélo dans le train pour cette destination.
Berlaimont sera pour moi le départ de cette randonnée plutôt improvisée.
Je n’avais pas d’idée précise, souhaitant seulement éviter de refaire les circuits « Kiosques et moulins » déjà pratiqués l’an dernier. C’est donc en regardant la carte que je traçai mon itinéraire en fonction des paysages supposés, au vu des indications topographiques et des curiosités ou sites remarquables. Parmi ces derniers, Guise et son Familistère que je n’avais jamais visité figurait en bonne place.
Une lecture attentive de la carte m’apprit que cette ville était arrosée par l’Oise. Me revint alors à l’esprit que Stevenson avait descendu ce fleuve en canot et avait fait la relation de ce voyage. La tentation était grande d’essayer de suivre ses traces. Je me replongeai sans attendre dans « Croisière à l’intérieur des terres » et retrouvai la mention d’un tronçon partant de Landrecies et suivant la Sambre canalisée.
De Landrecies, Stevenson ne donne pas d’ailleurs une image très avenante : « Ce n’est pas un endroit qu’on eût choisi pour s’y reposer une journée car il consiste presque entièrement en fortifications. A l’intérieur des remparts, quelques pâtés de maisons, une longue rangée de casernes et une église font figure de ville en s’efforçant de faire bon visage ».
L’auteur avait ensuite fait, en charrette, le trajet d’Etreux à Vadencourt où il avait repris sa navigation, sur l’Oise cette fois. Le suivre plus loin m’éloignerait de Guise. La remontée de l’Oise pour ensuite rejoindre Fourmies m’apparut un bon complément pour cette étape. Quant au retour vers Lille, je verrai bien.
Un temps maussade le second jour, des orages annoncés pour l’après midi et le souhait de disposer d’un peu de temps pour d’autres activités, feront que je rejoindrai Aulnoye-Aymeries pour rentrer en TER. C’est donc finalement une boucle de 135 kilomètres que je vous propose, à faire dans la journée dans une version route ou en deux étapes en version randonnée.
De Berlaimont, on rejoint Maroilles puis Landrecies. À Landrecies, le chemin de halage est herbeux et par endroit détrempé. On peut le pratiquer sans difficulté avec un VTC, même chargé, il est à déconseiller aux vélos de route (prendre la D 160).
De petits étangs équipés de huttes de chasse, avec leur flottilles de leurres, bordent le canal de part et d’autre.
Si le cheminement est plaisant, il n’est pas très rapide compte tenu du terrain et je l’abandonnerai à Ors pour reprendre la D 160 en direction de Catillon sur Sambre.
Je rejoindrai ensuite Wassigny par Ribauville d’où part un chemin vicinal parallèle à la D 27.
De là, désireux de suivre un bout du parcours de Stevenson, je gagnerai Etreux plutôt que de filer directement sur Hannapes que je rejoindrai en suivant la D 66. Cette route qui chemine jusque Vadencourt en suivant le Noirrieu est très plaisante, prenant par moment de la hauteur par rapport à la rivière et procurant ainsi de beaux points de vue sur la vallée.
A Vadencourt, je ferai un détour pour voir l’ancienne abbaye de Boheries. J’en serai pour mes frais celle-ci étant, si j’ai bien compris, privée et non visible de la route. Le détour n’aura été que des quelques centaines de mètres (mais pentus) et je parviendrai rapidement à Guise et au Familistère.
Je vous conseille grandement la visite de ce site dont l’ampleur des bâtiments en impose. La visite m’apprendra sa filiation avec le château de Versailles imaginé par les fouriéristes et dont Godin s’inspirera en partie.
Il n’est pas possible dans cet article de rendre compte de toute la richesse de ce site qui suscitera l’intérêt tant sur le plan des techniques architecturales que celui de l’habitat et bien sûr de l’histoire sociale et de l’utopie coopérative portée par le Familistère. Très documentée, pédagogique, la visite s’adresse à toutes les tranches d’âge.
Après une halte de près de deux heures qui aurait pu être un petit peu plus longue, je reprendrai la route en suivant le cours de l’Oise vers sa source.
La D 462, qui longe la rive droite, est peu fréquentée et révèle quelques édifices remarquables, telle l’église fortifié de Montceau sur Oise ou de larges panoramas sur la vallée.
A Marly-Comont je passerai rive droite et suivrai pendant quelques kilomètres la voie verte qui joint Guise à Saint Michel en Thiérache. Comme beaucoup de voies vertes, c’est une ancienne voie ferrée qui a été reconvertie en piste cyclable. Son revêtement en stabilisé et la faible déclivité résultant de son ancien statut la rendent confortable. Le revers de la médaille en est que l’on reste en fond de vallée et que le cheminement pour être facile n’en devient pas moins monotone. Je la quitterai donc à Etreaupont pour suivre la D 31 qui est peu fréquentée et dont le profil est plus varié.
A Wimy, soucieux de ne pas arriver trop tard au camping, je bifurquerai en direction de Fourmies par la D 75. Devenue D 288 après l’intersection avec l’axe La Capelle-Hirson, la circulation sera un peu plus dense mais rien d’affreux. Une variante pourrait être de poursuivre jusque Neuve Maison et rejoindre ensuite Mondrepuis puis Fourmies.
Pour rallier le lendemain Aulnoye Aymeries et compte tenu du temps, j’irai au plus court en privilégiant quand même les routes « en blanc » sur l’IGN au 1/100.000 ème.
De Fourmies, rejoindre Wignehies puis Rainsars, via le Buisson Barbet, Zorée puis Avesnelles et Avesnes sur Helpe. La D 121 conduit agréablement à Saint Aubin puis, peu après, la D 33 mène directement à Aulnoye Aymeries.
La suite en images.
Entre Berlaimont et Maroilles.
Une photo classique de Maroilles que l’on a connue sous un jour plus riant.
Eclaircie sur la mairie de Landrecies…

… et Dupleix enfant du pays.

Une des maisons de la place dont le fronton est d’inspiration Art Nouveau
Le Canal de. la Sambre à l’Oise
Le Canal de la Sambre à l’Oise.
L’abri de chasse est bien camouflé.

Pas sûr que les canards aient des jumelles.
La mairie de Catillon sur Sambre…

L’église

Un pigeonnier
Un vestige du temps des PTT.



Tupigny, village fleuri
Une plaque comme en retrouve en plusieurs lieux.
L’Oise à Vadencourt.

A défaut de l’ancienne Abbaye à Bohéries.

Le bâtiment central du Palais social Au sommet du fronton, la tour destinée à coordonner les travaux, au premier plan la statue du fondateur.

L’entrée du Familistère vue de l’usine, il n’y avait qu’à traverser la rue.

L’immense verrière permettant de circuler et de se retrouver dans le patio quel que soit le temps.

La largeur des coursives et la hauteur des plafonds, décroissante en s’élevant dans les étages, sont calculées pour favoriser la pénétration de la lumière dans les appartements.

Un atelier pédagogique permet de reconstruire le Familistère. Héritage de l’histoire du lieu, les consignes de bonne utilisation reposent sur l’autodiscipline des visiteurs.


Une maquette côtoie une coupe grandeur nature sur toute la hauteur du bâtiment.

Le musée comporte bien sûr une ample collection de poêles.

Affiches et publicités audiovisuelles sont également présentes

La production d’eau chaude sanitaire était concentrée en un lieu qui regroupait la buanderie et cette piscine munie d’un fond à hauteur variable permettant l’apprentissage de la natation.

Le Kiosque du Familistère.
Publicité pour les produits de la maison.
En quittant Guise.

L’église fortifiée de Montceau sur Oise.
Le lavoir de Malzy

Mon arrivée stoppe net le cheminement des vaches changeant de champ.
La voie verte à Marly-Gomont

Une publicité peinte à Etreaupont.
Rappel du temps du chemin de fer.

L’église fortifiée de Wimy.
Ce dimanche était jour de brocante à Avesnes sur Helpe. Difficile dans ces conditions de photographier la ville. Je garderai comme seul souvenir cette enseigne.

J’aurai, ces deux jours, beaucoup négligé les potales, abondantes sur le parcours. Je ne photographierai que celle-ci peu après Avesnes en direction de Saint Aubin.

avec ses deux vierges…… dont l’ex-voto nous apprend qu’il s’agit de Notre Dame de Liesse et Notre dame de Warcour.

L’itinéraire que vous pouvez retrouver sur Openrunner.

Le dénivelé.
Pour être informé des prochaines publications, abonnez-vous.