Catégories
Cyclotourisme Histoires courtes Pensées cursives

Le petit chat est mort (2)

Ca y est ! Des internautes ont lu mon article intitulé le petit chat est mort. Désireux d’expérimenter l’efficacité de mon stratagème éditorial, j’ai lancé la recherche sur Google à partir de cette phrase. Google dénombre pas moins de 17800 références sur le web.

Précisons la recherche avec la combinaison : « Le petit chat est mort »+ »vélo ». Le nombre de références dégringole aussi rapidement que le CAC 40 et passe de 17800 à 327 et le site Les courons du nord apparaît dès la troisième page.

Avec la combinaison précédente plus Nord, le succès est complet, Les courons du Nord apparaît en première position sur 126 références.

Enfin, si l’on remplace Nord par Radinghem, Les Courons du Nord devient la seule référence citée par Google.

Voilà comment en quelques jours on acquiert une renommée mondiale.

Certes, je reconnais que la dernière combinaison n’est susceptible d’intéresser qu’un nombre limité de spécialistes de Molière dont je vous laisse imaginer les méandres de la pensée aboutissant à associer ces différents mots clés. C’est néanmoins une grande satisfaction.

D’autant que, je n’ai pas le temps de l’essayer ce soir, mais il est très probable que l’utilisation de Bouvines, Templeuve, Ploegsteert etc… en troisième critère aboutisse à constater la même suprématie planétaire. Le champ plutôt étroit des spécialistes de Molière cyclotouristes dans les Weppes, s’ouvre alors considérablement et ne connaît pratiquement que pour seule limite l’étendue et la variété de mes pérégrinations cyclistes.

Il serait trop facile en effet de truffer ce blog de noms de villes lointaines tel par exemple Oulan-Bator à seule fin d’être la seule référence dans le domaine. Non, la suprématie planétaire ne peut s’obtenir qu’à la force des cuisses et des mollets.

Catégories
Cyclotourisme Pensées cursives

Le samedi, c’est bien aussi

panorama-4618-21-allege.1234907826.jpg

Près de Dranouter

Le vélo c’est le dimanche ! Il en va, en ce qui me concerne tout au moins, de  la pratique cycliste comme d’autres activités qui se déroulent de façon coutumière certains jours de la semaine. Ainsi les courses le samedi, les nécessaires en premier, puis les superflues, que l’on ne peut faire encore, fort heureusement, le dimanche. Les marchés dérogent bien sûr à cette règle, mais la division du travail ménager m’a conduit à me spécialiser dans la grande surface.  A croiser régulièrement les mêmes visages aux mêmes heures, je m’aperçois, piètre consolation, que je ne suis pas le seul. Les brevets, qui sont organisés le dimanche, contribuent également à cette habitude.

En dehors des périodes de vacances, le vélo est donc plutôt affaire dominicale.

Jusqu’à ce samedi où, coup de folie, j’ai changé mes habitudes. Il faut dire que de solides raisons me poussaient à transgresser le rituel de fin de semaine : pas de brevet à proximité ce dimanche matin, des prévisions météorologiques idéales le samedi et maussades le dimanche. En l’absence de fièvre consumériste et l’intendance étant assurée, je décidai donc d’une sortie l’après-midi.

Bien m’en a pris, car  Méteo-France avait vu juste et l’ensoleillement du samedi n’avait d’égal que la couverture nuageuse du dimanche.

Rouler l’après-midi, en hiver, par beau temps, c’est tout autre chose que le matin. Pas d’onglet qui vous prend les doigts avant même d’avoir eu le temps de s’échauffer. L’attente du feu vert aux carrefours ensoleillés devient un plaisir. Nul besoin de mouliner comme un malade pour faire monter la température interne. Et puis les autres étant en train de faire leurs courses, les routes sont tout aussi peu fréquentées que le dimanche.

Les jours s’allongeant par ailleurs, j’ai pu rouler jusqu’à 18h00 sans devoir recourir à l’éclairage et sans culpabiliser de ne pas porter l’inévitable gilet jaune.

De belles lumières sur les Monts de Flandre et la plaine alentour ont parachevé mon contentement.

Ah oui vraiment, le samedi c’est bien aussi !

panorama-4658-602-allege.1234908272.jpg

Près du Mont Kemmel

Catégories
Cyclotourisme Pensées cursives

Vivement les beaux jours

panorama-4243-44-allege.1232398878.jpg

Les 6°C à l’ombre annoncés généreusement par la sonde extérieure donnaient l’impression d’un temps presque doux après les températures franchement négatives de la semaine dernière.

Un vent violent et une pluie abondante m’avaient contraint à ronger mon frein toute la matinée. Vers 14h00, l’éclaircie tant attendue s’est enfin affirmée. C’est donc au sec et sous le soleil que j’ai pu faire une sortie de deux heures ce dimanche après-midi. Le vent était encore vigoureux mais pas trop froid. De belles lumières éclairaient pâtures verdoyantes et champs labourés, ocres ou brun chocolat. Des nuages charnus, dont le soleil rasant accentuait les formes sur fond de ciel bleu, composaient des paysages évocateurs de Constable (1) ou d’Emile Nolde.

Ah, vivement les beaux jours !!

Les départs au petit matin, sans qu’il soit nécessaire de mettre bonnet, doubles gants, sur chaussures, tour de cou… L’air, parfois un peu vif, fait frissonner les premiers kilomètres mais rien à voir avec la bise mordante de l’hiver.

Les balayeuses municipales sont déjà passées et, sur le pont d’Erfurt, il faut slalomer pour éviter les flaques qui se forment toujours au même endroit.
Rue Gambetta, on croise les couche-tôt qui vous regardent passer un sourire, narquois parfois, aux lèvres.
C’est l’heure où les odeurs ne sont pas encore masquées par les émanations de gaz d’échappement. Odeurs d’herbe mouillée, parfums des passantes que l’on perçoit avant de les voir, senteurs de boulange …

(1) Aux amateurs de ciels, de nuages, de peinture, de Constable, de littérature… je conseille l’excellent livre de Jacques Roubaud « Ciel et terre et ciel et terre, et ciel », FLOHIC Editions.

Catégories
Pensées cursives

Le sport ça crée des liens

panorama-4443-44-allege.1230831223.jpg

Après plusieurs jours en dessous de zéro, les fossés sont gelés. Questionnement métaphysique du 1er de l’an : vaut-il mieux tomber dans le fossé lorsqu’il est gelé ou lorsqu’il ne l’est pas ?

J’aime bien courir ou faire du vélo le 1er janvier. Pas grand monde dans les rues ou sur les chemins. Pour peu que la température soit de saison, on ne croise que les inconditionnels et cela crée une ambiance particulière. Joggers, cyclos , promeneurs… tous frères. Les bonjours ou signes de connivence sont plus fréquents que d’habitude.

Nous habiterions au bord de la mer, peut-être nous retrouverions nous pour le bain du nouvel an.

Regard amusé des fêtards qui rentrent se coucher ou après une courte nuit et lancent parfois quelques boutades ou encouragements.

Je garde un souvenir ému d’une sortie un premier janvier neigeux. J’étais parti courir sur la boucle des Bonniers, il avait un peu neigé durant la nuit. A peine démarré, la neige avait repris, tombant assez drue par instants. C’était un autre parcours, les paysages étaient transformés et les sensations également. Le contact avec le sol, le bruit des foulées, tout était différent. J’avais croisé quelques mordus, chacun un petit sourire aux lèvres.

De quoi alimenter quelques réflexions sur les contours de la solidarité.

Je suis toujours frappé de l’entraide qui se crée de façon spontanée entre des personnes qui ne se connaissent pas mais pratiquent une même activité. Il n’est pas rare, qu’arrêté sur le bas-côté, un autre cyclo passant à côté s’enquière de savoir si vous ne rencontrez pas un problème et s’il peut vous aider. Je ne suis pas sûr qu’il le fasse dans d’autres circonstances. Ceci bien sûr n’est pas spécifique au cyclotourisme et peut être transposé à d’autres activités ou à des domaines plus fondamentaux que les seuls loisirs.

De qui nous sentons nous suffisamment proches, et au nom de quoi, pour être disposés à leur venir en aide ou à partager ?

Moralité : Ce n’est pas parce que l’on pédale ou que l’on court, qu’on ne réfléchit pas.