Des pavés entre Tressin et Forest sur Marque en attendant des vrais pavés de Paris-Roubaix
Ce n’est pas le lieu le plus spectaculaire, ni celui où l’ambiance est la plus folle, ce n’est pas là non plus que se joue la course, quoique le passage à niveau ait déjà fait des siennes.
En fait, c’est l’endroit le plus près de chez moi, que l’on peut en outre atteindre par des chemins et qui donc demeure accessible sans problème à tout moment. D’astreinte ce dimanche, ce 249ème km présentait donc toutes les qualités pour assister à la course.
J’y arrive alors que se font entendre les klaxons des premières voitures de la caravane publicitaire. Rien à voir avec le tour de France, sa modestie m’évoque les parades des cirques de village. Mais le public joue le jeu et fait des coucous dans l’espoir de recevoir porte-clés, bobs et autres gadgets.
Commentaire d’un voisin : « c’est mieux que l’année dernière ».
Je me positionne dans la ligne droite qui suit le passage à niveau. On voit les coureurs arriver de loin : « on en profite un peu plus ».
La voiture d’information de la course, passe annonçant que Tom Boonen est en tête après le carrefour de l’arbre. Je suis déjà au courant, bénéficiant des commentaires radiophoniques diffusés par le transistor de mon voisin.
A l’heure des téléphones multimédia et autres GPS capables de vous donner la position exacte de n’importe quel objet ou humain avec ou sans son consentement, j’ai l’impression de faire un voyage dans le temps. Je me souviens de mon premier transistor muni d’un écouteur personnel, comme il était écrit dans la notice, avec lequel, caché sous mes draps, j’écoutais les émissions musicales après l’heure du couvre feu familial.
Le vrombissement du moteur de l’hélicoptère qui suit la course s’amplifie, accompagné maintenant du chuintement des pales. Le voilà qui surgit par dessus les maisons, en vol à basse altitude, insecte heureusement pacifique en nos contrées. Pas de doute ils approchent.
Les sifflets des motards, les cris des spectateurs placés dans le virage confirment l’arrivée imminente. Passent les motos de presse et, devant la voiture suiveuse tous phares allumés, on le devine enfin.
A 40 km/h, les 50 mètres qui me séparent du passage à niveau sont franchis en une petite dizaine de secondes. Le voilà qui passe, trop rapide pour l’autofocus de mon appareil.
Après, tout s’enchaîne, les premiers poursuivants, les poursuivants lâchés, le peloton et puis, de plus en plus distants, le reste des coureurs, seuls ou en groupe.
Le public se fait plus clairsemé mais certains restent pour encourager les retardataires.
17h45, cela doit faire une heure qu’est passé le premier. Hormis la voiture balai, il ne passera plus personne.
J’enfourche mon vélo et rentre doucement en profitant de la douceur de l’air.
La caravane passe
Entre deux passages le spectateur parfois se lasse …
… mais retrouve vite de la vigueur dès qu’un véhicule se profile.
Les choses sérieuses commencent
Tom Boonen, seul en tête, relance après le passage à niveau
Ca discute dans le premier groupe de poursuivants
les spectateurs sont un peu plus clairsemés
Les petites familles sont venues à vélo
Quelques spectateurs compatissants pour encourager les derniers arrivants
Pas de coureur à l’horizon, le train peut passer