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La crevaison (2)

Etant d’astreinte ce week-end, pas de sortie vélo. Ceci étant, vu la météo je ne le regrette pas. Je profite de l’occasion pour aborder de nouveau le sujet de la crevaison. J’ai observé que certaines connexions à mon blog s’opéraient à partir de recherches telles que « crevaison » ou « crevaison+ vélo » ou encore « crevaison statistique ». Nous sommes, donc plusieurs à nous préoccuper de la question.

Pour ma part, je n’ai toujours pas résolu mes interrogations (cf. l’article « La crevaison » de février 2008). Dernier événement en date, mon départ pour le circuit des Weppes. Deux itinéraires sont possibles pour accéder à Ennetières en Weppes. Lequel choisir, j’hésite et finis pas opter pour celui qui passe par le centre ville tout en me disant qu’il faudra faire attention à ne pas crever avec tous les bouts de verre qui traînent le dimanche matin. Et bien entendu, arrivé à hauteur du marché de Wazemmes, je crève.

Je crève, oui mais du pneu avant, ce qui statistiquement est plus rare puisque sur vingt crevaisons, je n’ai crevé que deux fois à l’avant. Pourtant, cette roue précédant l’arrière, il serait logique qu’elle collecte de façon privilégiée tout les objets coupants. Manifestement il n’en est pas ainsi. Est-ce la répartition du poids, plutôt sur l’arrière qui explique la plus grande fréquence de crevaisons de ce côté ?

Je vous laisse méditer et faire les commentaires appropriés. En attendant, voici la fréquence de mes crevaisons sur les 5.000 derniers kilomètres.

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Le péril jaune

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Circuit « Autour du Beffroi », on quitte la ville mais ce n’est pas encore les petites routes de campagne

Depuis que le législateur a rendu obligatoire la présence du gilet fluorescent dans tous les véhicules et le port du dit gilet pour les cyclistes, la nuit hors agglomération, il est apparemment de bon ton de s’afficher vêtu de cet accessoire en toute circonstance.

Ainsi, n’est-il pas rare, en ville comme à la campagne, de croiser cyclistes, joggers, randonneurs, de jaune vêtus. Sans remettre en cause l’utilité de ce gilet dans des conditions de mauvaise visibilité, l’engouement qu’il semble susciter m’est assez incompréhensible. Cela ressort-il du principe de précaution, de la surenchère citoyenne ? Il est vrai par ailleurs, qu’en cette période de baisse du pouvoir d’achat, le gilet présente un rapport qualité prix imbattable.

Mais l’effet gilet ne s’arrête pas là et contamine l’ensemble des vêtements de sport. Pas de coupe-vent ou autre vêtement de pluie qui ne contienne une bonne surface de jaune fluo.

Sommes- nous condamnés à apercevoir en tout point de l’horizon non pas la ligne bleue des Vosges mais celle, jaune ,des pelotons uniformisés, des joggers citronnisés ou des randonneurs pareillement atteints du virus amaril.

Dernier avatar de la consommation de masse en attendant celle du Soleil vert dont on finit par se dire qu’elle pourrait bien un jour devenir réalité.

Ceci étant, la campagne prenait des tons plutôt ocres ce dimanche.

Incursion dans le Haut–Artois avec un bout du circuit « Autour du Beffroi ». Cet itinéraire qui part de Beuvry, fait le tour de l’agglomération béthunoise. Parti un peu trop tard de Lille, je n’ai pu qu’en suivre que le début. Ce n’est manifestement pas la meilleure partie du parcours comme le confirme un témoignage recueilli sur le Web. L’environnement est en effet très urbain et certaines voies empruntées très fréquentées par les automobiles. Bref les dix premiers kilomètres ne sont pas impérissables, mais il semble que la suite de l’itinéraire soit plus plaisante.

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De l’autre côté de la route

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La crevaison

La crevaison est, pour le cycliste, source d’une réflexion d’une grande richesse qui fait appel à différents domaines de la pensée.

Sans prétendre à l’exhaustivité, j’en identifie au moins trois : les mathématiques, la psychologie, la philosophie.

Les mathématiques tout d’abord avec la question de la fréquence et des probabilités. Celle qu’en effet ne manque pas de se poser le cycliste utilisateur de pneus de 23c, est : vais-je crever aujourd’hui ? Il semble que la crevaison ne suive pas de loi statistique bien établie. Tout au moins n’ai-je pas réussi encore à l’identifier.

Il faut dire que le passage du randonneur au vélo de course s’est accompagné pour moi d’une série impressionnante de crevaisons : pas moins de dix pendant les cinq cents premiers kilomètres. J’en étais parvenu au point où je m’apprêtais à retrouver mon vieux randonneur Raleigh. Et puis, sans savoir pourquoi, la fréquence a diminué. Troublant.

Bien sûr les esprits forts auront tôt-fait d’avancer qu’il devait rester, inséré dans le pneu, un corps étranger source des crevaisons à répétition. N’étant pas complètement novice dans le cyclotourisme, j’ai tout de suite examiné scrupuleusement mon pneu, sans rien trouver.

D’autres avanceront l’effet d’expérience. Il est certain qu’à crever trop souvent on regarde à deux fois où l’on pose ses pneus, on évite certains bas-côtés où quelques fêtards avinés tendent à laisser des reliefs tranchants de leurs libations. Mais cela n’explique pas tout.

C’est là que le recours à la psychologie peut apporter un éclairage utile. Et si la crevaison n’était avant tout que le résultat d’un acte inconscient. En d’autres termes, si nous le faisions exprès à l’insu de notre plein gré.

Une anecdote pourrait suffire à emporter la conviction des plus incrédules. Dans un reportage sur une randonnée cyclotouriste, j’avais vu la photo d’un cycliste réparant une crevaison et dont le commentaire mentionnait que, comble de l’infortune, elle s’était produite à un kilomètre de l’arrivée. J’y repensai lors d’une randonnée et ce qui devait arriver arriva (enfin cela se discute), je crevai à un kilomètre de l’arrivée.
On ne peut donc exclure la pulsion secrète qui me fit dévier ma trajectoire pour rouler sur un clou ou un bris de verre entraperçus de façon quasi subliminale.

Coïncidence ou destin ? Car à celui qui refuse l’explication psychologique, que reste-t-il sinon le hasard ou la destinée. Et si les crevaisons et autres incidents étaient inscrits de toute éternité par l’Etre suprême ? Voilà qui ruine les démarches marketing des fabriquants de pneus. A quoi sert-il d’acheter des pneus avec renfort anti-crevaison s’il est inscrit que tel jour à telle heure nous crèverons ? Sauf à se dire que cet achat est un élément constitutif de l’accomplissement de notre destinée.

A ce jeu, la tête me tourne aussi vite que mes roues.

Prudent, c’est donc avec un talisman, des pneus renforcés, une conduite qui privilégie le haut du pavé… et deux chambres à air de réserve que je parcours les routes.

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Pourquoi courir

Courir pour …

rester en forme,
le froid qui engourdit les doigts malgré les gants par un petit matin d’hiver,
la sueur qui dégouline,
les quartiers d’orange aux ravitaillements,
les odeurs d’herbe mouillée,
les champs gelés sous un ciel azuréen,
les passages en sous bois les jours de canicule,
être seul avec soi même,
ces spectateurs inconnus que l’on croise une fois et qui vous encouragent alors que c’est dur,
le derrière des lapins qui détalent au milieu des champs,
les petites fesses de la coureuse de devant,
les montées qui font s’emballer le cœur,
les descentes qui meurtrissent les doigts de pied,
le bien que ça fait de retirer ses chaussures,
écouter son vide intérieur,
penser sans queue ni tête,
raconter des histoires de course,
les chemins boueux où l’on se mouille les pieds,
se convaincre définitivement de la vanité de l’existence,
profiter de l’instant…